Deux chrétiens arrêtés dans le nord de l’Inde le dimanche de Pâques

dimanche_paque_deux_chretiens_arretes_nord_inde

Deux chrétiens ont été arrêtés dimanche 31 mars, jour de Pâques dans l'Uttar Pradesh. Ils sont accusés d’avoir violé la loi anti-conversion en vigueur dans cet État particulièrement hostile aux chrétiens, situé dans le nord de l'Inde.

Les législations anti-conversion sont souvent prétexte à la persécution contre les chrétiens en Inde. Le dimanche de Pâques, deux chrétiens ont été arrêtés dans l'Uttar Pradesh, Etat situé dans le nord de l'Inde. Ils se déplaçaient avec 110 autres personnes dans deux bus allant de Kanpur à Unnao lorsqu'ils ont été arrêtés par la police. Ils se rendaient à un événement impliquant des conversions au christianisme assure le Times of India.

Le commissaire de police adjoint, a expliqué que les deux accusés avaient promis 50 000 roupies (environ 550 euros) à chacun des passagers s'ils embrassaient le christianisme. "On leur a assuré des emplois et on a promis aux célibataires de les aider à trouver des partenaires" affirme le commissaire qui a été alerté par des militants du groupe nationaliste hindou de droite Bajrang Dal.

"Il est trop tôt pour dire quoi que ce soit", a déclaré à ucanews, Minakshi Singh, secrétaire général de Unity in Compassion, une organisation caritative basée dans cet État de l’Uttar Pradesh.

Une législation stricte est en vigueur sur le sujet dans cet État indien. "L'Uttar Pradesh Prohibition of Unlawful Conversion of Religion Ordinance" approuvée en 2021, impose une condamnation allant d'une à dix années de prison. Dans cet État à majorité hindou, le mariage interreligieux non autorisé est également un délit.

"La législation anti-conversion est souvent utilisée à mauvais escient pour arrêter les chrétiens" a estimé le pasteur Dinesh Kumar de l’Église du salut.

Déjà onze États ont adopté des lois anti-conversion de ce type. La plupart sont dirigés par le BJP (Bharatiya Janata Party), le parti du Premier ministre Narendra Modi. Ce dernier a adopté une politique nationaliste hindoue depuis son accession au pouvoir en 2014. Du 19 avril au 1er juin 2024, il briguera un nouveau mandat lors d’élections gigantesques. Près de 970 millions d’Indiens, soit plus de 10 % de la population mondiale, pourront voter lors des élections générales dont les résultats seront annoncés le 4 juin.

À l’occasion du dimanche de Pâques, l’ONG Portes Ouvertes avait appelé à prier tout particulièrement pour les chrétiens en Inde. L'organisation estimait alors que le risque d'éventuelles attaques était en augmentation en raison du contexte tendu de la campagne électorale qui favorise la stigmatisation des minorités, dont les chrétiens font partie.

En 2014, le pays était classé à la 28e position de l’Index Mondial de Persécution des Chrétiens de l'organisation. Après 10 ans de présidence de Narendra Modi, il occupe maintenant la 11e position de ce classement. 

Jean-Benoit Harel

Crédit image : Shutterstock / hyotographics

Dans la catégorie persécution >



Les nouvelles récentes >